La bonne réponse
Par Agnès le Mardi 26 octobre 2010, - Ambiance
Grâce à Aude, chez qui j'ai téléchargé cette très belle activité, Mouflette s'interroge tous les matins sur la couleur du ciel. Après avoir hésité entre deux images, elle tourne vers moi deux grands yeux inquiets :
- Maman, est-ce que j'ai bon ?
...
Je n'ai pas répondu.
Comme dans beaucoup d'activités que je propose aux enfants, c'est à eux de déterminer si le résultat leur convient ou non.
Sa question en a déclenché d'autres en moi :
Y a-t-il toujours une bonne réponse ?
Pourquoi est-ce si important de la trouver ?
Qu'est-ce que je souhaite apporter à mes enfants ? Leur donner les bonnes réponses, ou leur permettre de savoir en chercher, se poser les bonnes questions, se donner les moyens de la vérifier ?
Commentaires
ces 2 dernières activités vont vite trouver un temps à la maison !
tes questionments sur les bonnes réponses me font penser aux apréciations et notes. La maitresse de Jeanne met des appréciations, du coup Jeanne veut parfois en faire de même avec les jeux ou exercices qu elle fait. Mais j'ai refusé de lui faire alors elle mesure elle même l'éffort, le temps et le plaisir qu'elle a pris... ainsi même si un tracé n'est pas aussi bien qu'elle peut le faire, mais qu'elle s'est bien amusée elle se met un très bien !
Agnès : C'est chouette
Quel plaisir de voir que cela plait à d'autres enfants ! Merci.
Ce que je trouve intéressant dans cette activité, c'est justement qu'il n'y a pas de "bonne" réponse. Le ciel est tellement changeant (parfois d'un coin de fenêtre à l'autre...).
Agnès : cela m'a d'autant plus interpellé que Mouflette veuille l'avoir trouvée...
Hé oui, c'est bien un des gros défaut de l'école, et plus encore des mathématiques, que ce concept de "bonne réponse" qui s'inscrit profond dans l'esprit. Dur de s'en débarrasser plus tard, alors que 99% des situations de la vie n'ont ni bonne ni mauvaise réponse.
Agnès : Et pourtant, même l'enseignement des mathématiques n'a pas, à en lire les programmes, pour objectif d'enseigner une bonne réponse, mais bien de motiver une recherche originale et des réflexions... mais il est tellement plus simple d'enseigner les réponses que les questions !
vrai/faux, gentil/méchant, blanc/noir... ça simplifie le monde, mais ce n'est pas le monde, et ça c'est intéressant que les enfants le comprennent et l'apprennent.
Agnès : Je viens d'entendre le récit d'une anecdote qui m'a fait froid dans le dos... Une intervenante à l'université de Chicago aurait été critiquée par ses étudiants (aux USA, la note que les élèves donnent à leurs professeurs compte ensuite dans le renouvellement de leurs contrats) parce qu'elle avait affirmé en cours que ce qu'elle disait n'était pas sûr, n'était qu'une façon provisoire d'envisager les choses, et que d'autres découvertes viendraient probablement remettre ses hypothèses en question. Les étudiants s'étonnaient de ce qu'elle puisse se permettre d'enseigner "des choses qu'elle ne savait pas".
J'adore ce type d'activités parce que justement il n'y a pas de note ni de bonne réponse (ça fait partie de mes rituels du matin en classe, même si mes images sont moins classes que les tiennes). Pour le développement du langage, c'est génial (avec le vocabulaire "nuage", "brume", "brouillard", "soleil", "pluie", "pleuviote" ...)