la fabrique des Marmottons

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Mot-clé - pédagogieMontessori

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Vendredi 28 novembre 2014

«J'ai lu le mot !»

ecrireG.jpg

«Maman, c'est quoi, Nov-et-heureux ?»
???
«C'est les lettres sur le calendrier...»

Je vais voir avec Gerbille, je lui demande de me montrer.
Elle déchiffre Nov, puis hésite. Eu... Mmm... B... et tout d'un coup s'écrie : «November ? November ! J'ai lu le mot ! J'ai lu le mot !»
En fait il y a écrit Novembre. Gerbille ne connait que le son de chaque lettre, et encore pas toutes, elle a pensé que "e" et "m" se lisaient "eum" et a deviné la fin à partir de sa culture personnelle. Bref, elle a lu, réellement, un mot inconnu, à sa grande surprise.

Toute fière de son nouveau talent, Gerbille tourne les pages. Elle s'embrouille un peu entre le nom et le son des lettres, mais fini par trouver le son de deux autres mots, "December" et "October".

Ça méritait bien que je vienne déposer ça ici, dans ce blog déserté depuis plus d'un an.

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Vendredi 5 juillet 2013

Boîtes de phonèmes

L_phonemes.jpg

Je vous ai déjà parlé des phonèmes présentées par des affiches et un jeu, qui permettent à l'enfant d'écrire tous les mots qu'il veut. Mais l'apprentissage de la lecture est loin d'être fini : en effet, en français, un même son peut parfois s'écrire de différentes façons. Il faut donc un nouveau travail pour s'approprier les différents graphèmes correspondant à chaque phonème. Ça va ? Vous suivez ? :lol: :pt1cable:

Plus simplement, les "boîtes de phonèmes" sont des pochettes.
Chaque pochette correspond à un son, inscrit dessus. À l'intérieur, il y a une plus petite pochette, contenant les différentes façons d'écrire ce son, et des petits livrets.
Chaque livret correspond à une façon d'écrire le son, et contient des mots illustrant cette orthographe.

L'enfant qui travaille ces phonèmes va utiliser ce matériel progressivement,

  • en découvrant pour chaque son les différentes façons de l'écrire
  • en lisant pour chaque façon d'écrire plusieurs mots correspondants
  • en classant des mots contenant le même son suivant la façon dont ce son est écrit
  • en notant au fur et à mesure de ses lectures des mots contenant un son donné

Ceci est détaillé par libellule, et par Cissou.

Pour fabriquer les boîtes de phonèmes,

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Vendredi 26 avril 2013

Jeu des phonèmes

jeu_phoneme.jpg

Pour quand tous les sons n'étant pas contenus dans l'alphabet ont été présentés, voici un petit jeu de cartes pour les mémoriser.
Le jeu consiste à associer une image et le son correspondant.
L'auto-correction se fait en consultant les cartes comportant l'image et le texte.
Comme pour les affiches, il y a une version avec seulement le son et une version avec tout le mot.
Cliquer sur l'image pour télécharger le fichier (pdf, 600ko).

phonemes_jeu.jpg

(J'ai revu les couleurs, qui ne se distinguaient pas bien à l'impression. Si vous aviez téléchargé la première version des affiches, je vous invite à récupérer la nouvelle.)

Jeudi 4 avril 2013

Affiches des phonèmes

phonemes_mots.jpg

Lorsque les enfants se mettent à écrire spontanément, ils se heurtent à certains sons qu'ils ne savent pas écrire. Ce peut être l'occasion d'avancer la présentation des lettres[1] qui ne sont pas encore connues, mais parfois les sons ne sont pas ceux des lettres de l’alphabet.
Il existe en français une dizaine[2] de sons qui ne peuvent s'écrire avec une seule lettre de l'alphabet. Pour écrire de tels sons, même sans se soucier de l'orthographe, il faut connaître l'un des graphèmes associés.

Pour introduire ces sons, j'ai préparé de petites affiches. Jusqu'à présent j'improvisais, en donnant la graphie correcte : Mouflette voulait écrire "princesse", elle me demandait comment faire le "in", je lui indiquais les deux lettres... et elle oubliait aussitôt !
À présent, lorsqu'ils me demanderont comment écrire "ch" ou "an", je pourrai leur présenter l'affiche correspondante, à colorier pour mieux se l'approprier et à afficher au mur pour pouvoir la retrouver.
Vous pouvez télécharger ces affiches en cliquant sur l'image ci-dessus.

Notes

[1] Je n'ai toujours pas fait de billet pour raconter les lettres rugueuses que j'utilise avec les marmottons :mince:

[2] J'ai repris la liste trouvée sur le blog de libellule, bien qu'elle me laisse perplexe : à mes yeux oreilles, le son "è" s'écrit sans soucis avec la lettre "e", comme dans mer ; par contre le son "eu" de peur ne peut s'écrire qu'avec deux lettres... Pour les puristes, Wikipédia en recense bien plus, avec des nuances que je suis incapable d'entendre.

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Vendredi 22 mars 2013

Frise de l'alphabet

animalphabetM.jpg

Longue de presque deux mètres, nous avons dans notre salle d'activité une frise de l'alphabet illustrée[1]. Loupiot et Mouflette s'en servent comme référence, que ce soit pour retrouver l'ordre alphabétique, pour tracer une lettre en cursive ou comme rappel du son d'une lettre. Mouflette l'a colorié au fur et à mesure qu'elle a appris les sons des lettres rugueuses.

animalphabet_appercu.jpg

Note

[1] Les illustrations viennent de l'abcdaire de Pierre Semal, téléchargeable sur tomlitoo, à l'exception de l'otarie que j'ai dessinée pour remplacer l'ours.

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Jeudi 13 décembre 2012

Dictée muette à deux

L_alphabet.jpg

Loupiot a écrit avec l'alphabet mobile des mots tirés de la première dictée muette, puis il a mélangé les images. Mouflette a alors déchiffré les mots pour reposer chaque image à sa place.
Lui était très fier d'écrire ainsi des mots bien orthographiés en français et en cursives, elle était ravie de savoir lire autant de mots, et moi j'étais très contente de voir mes marmottons progresser et interagir ainsi (et bien motivée pour faire les cartes des prochaines dictées).

Lundi 19 novembre 2012

Premier mot

Mouflette.jpg

Mouflette a lu son premier mot !

C'était à la table du petit déjeuner, elle regardait les billets de lecture ou dessinés que je leur donne pour indice d'une mini-chasse au trésor, et disait qu'elle pouvait nous en faire une, elle aussi. Elle voulait utiliser pour cela les mots qu'elle écrit lors des dictées muettes, et qu'elle recopie pour le plaisir dans un petit carnet. Et elle me dit : «Moi, maman, je sais retrouver le mot "os" dans la liste, c'est facile.»

Je lui demande alors si elle saurait le lire dans une autre liste, et j'écris sur une feuille bal, or, mom[1], os.
Elle réfléchit, murmure ooo, ssss, os ! et le désigne du doigt. Je l'encourage alors à déchiffrer de la même façon les autres mots de la liste, qu'elle était fière d'y parvenir !

Notes

[1] Mouflette est bilingue et "mom" est un mot qui revient souvent dans ses écrits ;)

Jeudi 25 octobre 2012

Billets de lecture

enveloppe_lecture1.jpg

Dans les écoles initiées par Maria Montessori, lorsque les enfants ont commencé à lire de façon fluide, elle a réalisé qu'il s'agissait d'une simple lecture phonétique, sans compréhension. Ils avaient reçu de très beaux albums (offerts par des admirateurs), et les lisaient volontiers à voix haute pour un adulte, mais sans pour autant appréhender le sens du récit.
Elle a alors mis au point une activité, qui consiste faire tirer aux enfants lecteurs dans un panier une carte sur laquelle est inscrite une instruction en une phrase : "Ferme un volet, ouvre la porte, puis remets en ordre." ; "Très poliment, demande à huit de tes camarades de quitter leurs chaises, et de former une double file au centre de la pièce, puis demande leur de marcher en avant et en arrière, sur la pointe de pieds, sans faire de bruit.". À l'enfant de la lire dans sa tête puis de l'exécuter.
Toute l'activité se déroule en silence, ce qui met en évidence très concrètement que l'écriture permet de transmettre un message, sans passer par la parole.

Lorsque j'ai lu cela, cela m'a rappelé que mes parents, lorsque j'ai commencé à déchiffrer, me laissaient des petits mots à trouver à mon réveil, pour me souhaiter une bonne journée ou m'indiquer où trouver un carré de chocolat. J'ai reproduit pour les enfants cette idée, et ils sont très enthousiastes[1].

Contrairement à l'italien[2], en anglais -ou en français- il ne suffit pas de savoir déchiffrer pour lire de longues phrases. Il y a un an, je me creusais donc la tête pour indiquer une cachette avec un mot qui soit lisible sans ambiguïté par Loupiot, qui maitrisait tout juste une ou deux prononciation par lettre.
enveloppe_lecture2.jpg
Aujourd'hui qu'il lit sans problème des mots plus longs, c'est bien plus facile pour moi.

Demain je vous raconterai ce que je fais pour ses sœurs, qui bien sûr tiennent à avoir elles aussi leurs enveloppes et mini-chasse au trésor au réveil.

Notes

[1] J'ai gardé la version démagogique avec friandise à la clé, mais j'ai lu des témoignages de familles où le petit mot peut être tout simplement "je t'aime" et est très efficace aussi ;)

[2] langue de Maria Montessori et des enfants avec qui elle travaillait

Mardi 1 mai 2012

Tour rose en carton

G_tourrose.jpg

La tour montessorienne ressemble à ces cubes aux dessins sympathiques de taille croissante qui s'emboîtent, à trois caractéristiques près :

  • les cubes ne sont pas creux. Leur poids varie donc sensiblement (le plus gros pèse 1000 fois le poids du plus petit !)
  • la taille des cubes est soigneusement choisie (ils font de 1cm à 10cm d’arête)
  • les cubes ne sont pas décorés, mais peints uniformément[1] afin que l'attention de l'enfant se porte uniquement sur leurs différences de taille

Ces caractéristiques en font un outil de travail très intéressant pour appréhender sensoriellement la notion de petit et gros.
C'est aussi -à mes yeux- un très beau jouet, et je m'étais promis de le procurer à Gerbille pour ses trois ans.
Je l'ai donc fabriqué... en carton !

Notes

[1] traditionnellement en rose, mais il n'y a pas d'obligation ;)

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Jeudi 8 mars 2012

Leçon en trois temps

Dans la pédagogie Montessori, les apprentissages se font par la répétition et l'exploration d'activités auto-correctives découvertes lors d'une présentation silencieuse par l'adulte.
Pour l'apprentissage par cœur (du son des lettres, de mots, des chiffres, ...), cela ne suffit pas.
Afin de rester dans l'idée d'une progression par étapes qui ne mette pas l'enfant en échec, un tel apprentissage peut se faire en trois temps :

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Lundi 5 mars 2012

Cursives ou scriptes ?

M_cursive.jpg

Mouflette me montre le f.jpg de l'alphabet mobile, qu'elle trouve très beau, et me demande comment cette lettre se prononce. Quand je prononce le son fff, elle s'étonne : «Comme le "F" de papa ?» Et comme je lui explique qu'il y a différentes façons de l'écrire, elle ajoute : «Mais il le sait, papa, qu'on peut écrire son nom avec une si jolie lettre ?».

À l'école, elle apprend à écrire son prénom en majuscules d'imprimerie. À la maison, elle voit son frère utiliser les minuscules d'imprimerie. Et avec moi, elle étudie les minuscules cursives. De quoi s'emmêler un peu !

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Mardi 21 février 2012

Troisième boîte de couleurs

couleurs.jpg

Pour permettre aux marmottons de jouer avec les couleurs, je suis passée dans un magasin de bricolage récupérer les cartonettes de nuanciers. C'est pratique, elles sont classées par couleur, de clair à foncé. Voilà de quoi remplacer simplement la troisième boîte de couleurs montessorienne.

L_couleurs.jpg

Dans un premier temps, je ne donne à Gerbille qu'une couleur, je place la plus claire, la plus foncée, et une intermédiaire, et je lui demande de placer les autres.

Pour Mouflette, j'ai colorié un centre qui lui permet de reconstituer un soleil de dégradés à partir de toutes les couleurs mélangées.

M_L_soleil.jpg

Pour voir comment cela se passe ailleurs, et avoir une description moins succincte de ce matériel :

Lundi 30 janvier 2012

Écrire ses premiers mots

ecriture.jpg

Mouflette a envie d'écrire. Mouflette écrit d'ailleurs. Partout. Des lettres, des messages secrets, des livres.
Et comme elle ne sait pas écrire, et que recopier les lettres vues dans les livres c'est trop long, elle me dit qu'elle écrit "dans un langage inventé", fait de zigs zags et de gribouillis.

Alors quand mercredi dernier, je lui propose d'écrire de vrais mots, ses yeux brillent d'impatience. D'autant que je sors pour faire cela un alphabet mobile[1] tout neuf, qu'elle lorgne depuis son arrivée chez nous. Et que je lui suggère d'écrire des mots qui iraient bien dans une histoire de princesses, comme "bal" ou "or".

Ça tombe bien ( :whistle: ), justement b, l, a, o et r font parti des 9 lettres rugueuses[2] qu'elle connait bien.

Notes

[1] dont je vous parlerai un jour

[2] dont je vous parlerai aussi

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Lundi 7 novembre 2011

la magie du nombre

:mince:
Je viens de réaliser que je vous avais parlé de la grande addition (activité qui consiste à ajouter des nombres de plusieurs chiffres) sans vous raconter comment Loupiot en était venu à manipuler de tels nombres.
Mon billet précédant sur le sujet parlait du jeu de la banque : Loupiot y apprenait à jouer avec plusieurs milliers, centaines, dizaines ou unités, voire à les juxtaposer, mais sans jamais en connaitre le nom ni l'écriture.

La magie du nombre est l'étape qui vient combler cette lacune.
L'enfant a compris, grâce au jeu de la banque, que unité, dizaine, centaine et millier sont des quantités qu'il peut appréhender, dont il peut considérer un certain nombre (cinq "cents", trois "milles"), voire qu'il peut mêler (trois "milles" et cinq "cents" et un "dix" et sept "unités").
Il sait également quels sont les symboles associés : le nombre que je viens de décrire s'écrira avec 3 000, 500, 10 et 7.

Il est alors temps de lui montrer comment, en disposant les cartes des symboles en question les unes sur les autres et en les faisant glisser, le nombre 3 517 apparait.
C'est magique !

Inversement, tout nombre décimal peut ainsi se décomposer en unités, dizaines, centaines, etc.
Ça parait tellement évident avec ces cartes de symboles et ces blocs de perles, qu'un enfant de 6 ans le fait sans problème, et pourtant c'est un exercice de niveau entrée au collège...

Pour voir la présentation détaillée (avec vidéo !) de cette activité, ma référence est toujours le blog de libellule.

Jeudi 20 octobre 2011

La ligne

M_ligne.jpg

Ce matin, Mouflette sautillait partout au moment de commencer l'école de la maison. Je lui ai suggéré de faire avant tout un tour de la ligne en s'appliquant bien à poser le talon d'un pied juste devant les orteils de l'autre. Pas si facile encore pour elle...

C'est quoi cette ligne ?
Juste une ligne, tracée sur le sol, à suivre...
Les enfants adorent le défi qui consiste à suivre un tracé, qui n'a pas joué ainsi sur le bord d'un trottoir ou sur un motif de carrelage ?
Cette ligne en cercle au milieu de notre salle d'activités permet de reproduire à l'infini ce geste.

Comment la fabriquer ?
J'ai utilisé du scotch "de masquage", qui peut se retirer facilement, et j'ai tracé une espèce de grand oval pas complètement arrondi qui mesure 1m50 sur 2m.
J'ai lu que certains la tracent sur un tapis, ce qui permet de l'escamoter lorsque la salle est destinée à autre chose.

Comment l'utiliser ?
L'exercice principal est celui que j'ai décrit plus haut : marcher avec concentration et équilibre.
Il existe de nombreuses variantes, comme faire des pas spéciaux (de géant, de fourmis, ...), marcher avec de la musique, marcher en tenant un objet.
Loupiot apprécie particulièrement les défis : faire un tour avec une clochette à la main sans qu'elle ne sonne, avec un oeuf dans une cuillère sans qu'il ne tombe, avec un verre d'eau sans le renverser.

Comment ça se passe chez les autres ?

Mardi 31 mai 2011

Pinces à linge

G_pincesalinge.jpg

Matériel nécessaire ?

  • Un bol fin ou un petit panier
  • Une poignée de pinces à linge

Que faire avec ?
Prendre une pince à linge, l'accrocher sur le bord (ou sur l'anse). Encourager l'enfant à faire même avec les autres pinces à linge.
Variante plus facile : accrocher les pinces à linge à l'avance et les décrocher une à une avec l'enfant.

J'avais présenté cette activité à Gerbille beaucoup trop tôt. Je l'ai ressortie la semaine dernière avec succès (elle a 26 mois).
En l'observant, je comprends en quoi ce n'est pas facile : elle arrive très bien à actionner le mécanisme, mais quand elle se concentre pour viser l'endroit où l'accrocher, elle relâche la pince et doit recommencer...
Pas évident donc, et elle est toute fière d'elle quand elle y arrive :)
Je n'ai pas eu besoin de la motiver à essayer et essayer encore jusqu'à vider tout le panier.

Vendredi 20 mai 2011

Formes à dessin

M_formeadessin_rond.jpg

Un jour, Mouflette s'est amusée à reprendre les photos que j'avais plastifiées pour elle pour en tracer le contour au feutre, sur une feuille de papier.
Pas évident, ça glisse, certaines photos sont trop grandes...
À force de concentration et de persévérance, elle a obtenu des rectangles de taille et de forme diverses, et m'a montré fièrement son "travail".

C'était la motivation dont j'avais besoin pour reprendre la fabrication des formes à dessin, le matériel utilisé dans les écoles Montessori pour s'initier au graphisme.
J'avais fait un essai non concluant il y a deux ans, en carton peint, et j'avais laissé tombé l'idée, découragée comme souvent par l'idée que si le résultat n'était pas parfait, cela ne valait pas la peine de me lancer. Mouflette venait de me démontrer le contraire, elle qui était prête à prendre un matériel bien plus rudimentaire pour s'exercer avec.

Comment les fabriquer ?
J'ai imprimé ces formes, les ai semi-plastifiées avant de les coller sur du carton épais et de les découper au cutter. Pour le bouton de préhension, j'ai utilisé une attache parisienne.
Le résultat est très correct, plutôt esthétique, relativement solide et maniable.
J'ai mis une heure à faire les trois premières, j'ai été un peu plus rapide pour les suivantes.

formesadessin2.jpg

Bien sûr ces formes peuvent aussi s'acheter toutes faites. J'ai lu que certains les avaient fabriquées eux-mêmes en bois.
Sinon, il est tout à fait possible de proposer une activité proche à partir de vieux CD ou de formes simplement découpées dans du carton (c'est pour cela que j'ai classé ce message dans improvisables), sans le contour.

formesadessin.jpg

Que faire avec ?
Pour présenter ce nouveau matériel, j'ai lu autant de façons de faire que d'endroits où il était décrit :pt1cable:
Je me suis décidée pour l'exercice suivant : je choisis une forme, je la sors de son encastrement, je prononce son nom.
Je pose la partie extérieure sur une feuille de la même taille, je vérifie l'alignement des deux, je trace au crayon la forme.
Je pose alors la partie centrale de façon à ce qu'elle recouvre bien mon dessin, j'en trace le contour.
Enfin, je trace des traits obliques pour remplir entièrement le motif obtenu. J'admire le résultat.

formeadessin.jpg

Mouflette s'est empressée de reproduire mes gestes... sauf la dernière étape, j'ignore pourquoi.
Elle est très enthousiasmée par ce nouvel outil, et les intègre régulièrement dans ses dessins de tous les jours.
Gerbille est tout aussi motivée (et il a fallu lui expliquer à plusieurs reprises que non, ce n'est pas parce que ce sont des formes à dessin qu'il faut dessiner dessus), je lui ai proposé une autre façon de les découvrir.

Jeudi 19 mai 2011

Présentation d'une activité

G_cadenas.jpg

Pressée de récupérer l'objet convoité, Gerbille m'observe tourner une clé dans la serrure d'un cadenas.
Lentement, sous ses yeux attentifs, je caricature les gestes nécessaires pour le déverrouiller puis le refermer.
Quand c'est enfin son tour, elle s'applique à tout reproduire, sans oublier le petit "clic" qui m'a échappé des lèvres au moment de l'ouverture.

Au cœur de la méthode Montessori, il y a la présentation du matériel.
Si l'enfant y apprend de lui-même, en se confrontant aux activités, en estimant parfois seul dans quelles directions porter ses efforts, l'enseignement reste présent. Un de ses moments essentiels est la première fois qu'un enfant découvre un matériel.

Que faire pour faire une bonne présentation ? Les documents sur cette pédagogie regorgent de bons conseils (que j'ai parfois du mal à suivre) :

  • répéter la présentation à l'avance, afin d'éviter la moindre hésitation
  • se placer au niveau de l'enfant, de façon à ne rien lui cacher
  • décomposer au maximum chaque geste, l'exagérer si possible
  • prononcer un minimum de parole.

J'ai pu mesurer l'importance de cette dernière règle à plusieurs reprises, les filles sont si promptes à reprendre le moindre de mes commentaires et à le dire et le dire encore à chaque fois qu'elles refont l'exercice. Le bon côté, c'est qu'elles peuvent apporter la même attention aux autres détails de la présentation.

J'aime beaucoup le principe de cet enseignement très épuré, qui force à réfléchir à ce qu'est l'essentiel[1].

J'aime beaucoup aussi cette manière très naturelle de transmettre, par l'observation et la reproduction, qui parait si innée chez les jeunes enfants que je ne doute pas qu'elle fasse partie de l'hérédité humaine.

Pas besoin de "faire du montessori" pour appliquer ces idées, c'est une façon de faire qui peut se révéler très efficace pour enseigner n'importe quel geste quotidien à un jeune enfant, se moucher, utiliser des couverts, enfiler un pantalon, ... :)

Notes

[1] Ça frappe parfois lors de certaines lectures, cette dimension très orthodoxe, ce matériel étudié dans ses moindres détails, comme si toute déviation était forcément moins bien. Cette exigence se comprend beaucoup mieux en réalisant le temps et la réflexion passés sur tout ce qui est détail.

Lundi 16 mai 2011

Pair et impair

L_pairetimpair.jpg

Loupiot a exploré les notions de pair et impair suivant la méthode décrite par Libellule sur son blog, d'abord ici puis .
C'est simple, c'est manipulatoire, c'est entrainant. Loupiot s'est retrouvé à réciter de lui-même «1, 3, 5, 7, ...» en faisant l'un des prolongements.
Pas besoin de matériel très compliqué, des cartes numérotées et des jetons ou des cailloux[1] font l'affaire.

En deux mots pour ceux qui n'iront pas lire les liens, l'exercice consiste à associer à chaque nombre la quantité correspondante de pierres, en formant un chemin. S'il reste une pierre seule, elle est mise au bout.

L_impairs.jpg

Un dernier prolongement, encore chez Libellule.

Notes

[1] C'est plus facile s'ils sont le plus simples et le plus semblables possible, pour ne pas détourner l'attention.

Lundi 28 mars 2011

Répétition

G_verses.jpg

Une des premières choses qui frappent l'esprit dans les descriptions que fait Maria Montessori des enfants qu'elle observe, c'est la persévérance, la constance, la concentration qu'ils mettent à reproduire encore et encore le même geste.
Ce n'est pas quelque chose de si facile à obtenir à la maison ou dans les écoles, il me semble, mais c'est très présent, spontanément, chez les bambins.
Regardez-les explorer une possibilité d'un jouet, empiler, emboîter, remplir, ou aligner. Ils recommencent, encore et encore, juste pour le plaisir de faire, pendant des jours, et puis d'un coup, aussi abruptement que cela a commencé, se désintéresser totalement de l'objet.

Il est souvent dit que l'on apprend de ses erreurs, et j'en suis convaincue.
Voir un enfant recommencer et recommencer un geste qu'il semble pourtant déjà maîtriser me montre que l'on peut apprendre aussi de ses réussites.
En se plaçant juste à la limite, où le geste est assez difficile pour être intéressant, et assez facile pour aboutir, l'enfant trouve dans la répétition le moyen d'apprendre à faire ce qu'il sait.
Et de passer ainsi, insensiblement, d'un geste qu'il maitrise à peine à la capacité d'appréhender un geste un tout petit peu plus complexe...

Et tout le génie des propositions pédagogiques de Maria Montessori, c'est d'avoir décomposé des apprentissages aussi complexes que la lecture ou le calcul en de toutes petites étapes, qui peuvent être franchies une à une, sans jamais avoir besoin d'être mis en échec,

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